Sophie Bassouls | Photographe | De ma chambre, chroniques / Photos volées

Sophie Bassouls, Eudes Panel, Benjamin
Sous les arbres, à l'ombre du boulevard
Area, Paris, 2005

Relié ?> - 210 × 185 mm
ISBN 2828902889
Edition bibliophilique - Tirage limité à 90 exemplaires.

Texte de Eudes Panel, photographies de Sophie Bassouls, intervention colorée de Benjamin.
Ouvrage sous emboîtage, comprenant : le texte de Eudes Panel en livret et un anapistogramme de 280 x 21 cm,
photos de Sophie Bassouls peintes par Benjamin.
Avec une photo de Sophie Bassouls rehaussée par Benjamin.
Ouvrage signé par les auteurs.

S

ous les arbres, à l'ombre du boulevard, une faune africaine misérable et glorieuse bombe du cul, exhibe ses seins, me racole. Droit comme un "i" sur ma moto, je roule à pas lent, à cette heure forcément avancée de la nuit.
Un peu plus loin, à quelque cent mètres de là où je gare ma bécane, trône un commissariat, écrasé dans l'ennui et la vétusté.
Il y a donc ce grand boulevard de l'Est parisien que je remonte, avec les putes à ma droite, à ma gauche un terrain vague qui abritait jadis un immense hôpital et au bout de ce terrain le commissariat. Au-delà, parallèle au boulevard, c'est le périphérique. Ce n'est pas la fin du monde, encore moins le bout de la ville, juste un endroit à découvert abandonné de vous, le temps d'une spéculation immobilière.

Les bulldozers sont arrivés il y a quelques mois, en avril 2002, alors que s'inventait en France le péril nouveau de l'extrême droite. Leur premier travail fut d'arracher tout ce qui de la nature avait repris ses droits. Une fois le terrain nivelé et désolé, les bulldozers se sont tus, estimant sans doute que cela suffirait à nous faire s'en aller. Le temps pour bonne part leur a donné raison ; les cons !

*

D'aucuns disent que le centre de cet endroit dont je vous parlerai plus en détail correspond à la morgue de l'hôpital. Un entrelacs de poutres en béton que le temps a mordu laisse deviner l'autre entrelacs d'acier qui naguère faisait tenir tout ça debout et qui, une fois tombé, l'a empêché de rompre. Il y a dans ces ruines quelque chose des dolmens dont on sait en les voyants que le vent s'en amuse, au soir des grandes orgues, avant l'orage. Ce poste fut celui de la mort froide, du refus de la putréfaction. Froid comme le purgatoire, comme l'attente qu'on vous oublie.
La nature la plus sauvage, trop rustique, trop primaire, rudoyante, aride, prolifique à l'infini, ogresse pour elle-même, strangulatoire, agressive et débordante en l'absence de la main de l'homme, y a pris vie et fait exploser sa joie. De la mort elle n'a rien pris, pas même le riche humus ; de la mort elle se fout, tuant elle-même à loisir tout ce qu'elle-même produit de trop délicat.
Dans cette jungle-là, qui dévore ces ruines, de lourds pas - rangers et autres bottes - piétinent avec ferveur de frêles sentiers tortueux, tranchant en cicatrices d'énormes paquets tressés de vert.
J'y ai tant joui de la magie des corps confondus dans la nuit qu'ils affrontent. J'ai tant chanté les extases volées à la morale et au siècle. J'ai tant aimé ici l'effrayante misère de trop d'éjaculations crachées aux vents.
Et voilà que l'hiver en oraison funèbre veut détruire ce lit de ma mémoire.
Encore quelques semaines et il n'en restera rien. De hautes palissades s'élèvent, témoins du refoulement et de la peur que vous inspire la folie de nos corps. Ces palissades réduisent le terrain de nos déambulations, carré de béton et d'acier chaviré, noué de ronces, à l'enceinte restreinte de la morgue précisément, devenue pavillon de chasse, poumon de nos petites morts.

D'un revers de buldozernos, nos élus par usurpation de droit ont condamné l'antichambre de nos jeux à un couloir de l'absence, réduit à une peau de chagrin, nos désirs de corps. Par angoisse d’eux même ils détruisent et refoulent les lieux du lien masculin, ceux d'une sexualité non policée. Ignorent-ils donc que nous refuserons toujours de taire nos corps qui grondent

*

Ce lieu dont je vous parle, lieu de nos déambulations et de nos baises, est délimité en façade par un grand boulevard et, sur son côté droit, découpé par un canal. Depuis le boulevard, nous empruntons un escalier assez raide, ou bien, à peine plus loin, une rampe grossièrement pavée et qui mène, le long du canal, au pied de l'escalier. De là, nous longeons la berge sur quelques dizaines de mètres. Parallèlement à l'eau, il y a un mur ; en son milieu on trouve un portail métallique à deux vantaux de fer ; chaque vantail est composé de deux éléments superposés. La partie supérieure gauche a été arrachée. Pour pénétrer sur l'ancien territoire de l'hôpital, il suffit d'escalader la partie basse du portail et l'on se retrouve alors de plein pied dans le terrain sur un talus de terre accumulée.

Descendant tout droit sous les arbres et broussailles, après quelques mètres, on rejoint le sol et accède à une clairière bitumée. À gauche, notre pré-carré, la morgue, occupé dans sa partie centrale par l'affaissement d'une structure en béton qui devait comporter au moins un étage. Cet amas morcelé est dangereux, impraticable, un chemin le longe et l'encercle, naviguant à travers les ronces.
En retournant sur la clairière, laissant à gauche le c?ur de notre terrain de jeu, on peut s'enfoncer tout droit dans un maquis coincé entre le grand boulevard et le périphérique.
Toujours de la clairière, opposé au pré-carré, on peut aussi flâner dans un autre espace, à nouveau lui-même carré, plus ouvert, plus à découvert.

On peut aussi, plutôt que de franchir le portail, longer le canal sur environ trois cents mètres. On passe sous le périphérique, on grimpe à gauche, une butte goudronnée jusqu'à se retrouver à hauteur du flot incessant des bagnoles. À gauche le périphérique. À droite, mais au loin, un bras d'au. Et devant nous un très long bras de route désaffectée, bordé d'un précipice de terre noire enfoui sous un taillis buissonneux.
Surprises, recoins, extravagance, nous y avions adaptés nos chasses.

À l'heure des pelleteuses, le lieu est de fait, vous l'avez compris, réduit à sa portion congrue, transformé en souricière. Et la plupart d'entre nous n'a pas attendu l'inaccessibilité complète des différentes plates-formes pour fuir vers rien je le crains, ou peut-être vers d'autres ailleurs du corps.

Ce lieu désormais agonise, d'aucun dira qu'il est déjà mort. Plutôt que de retourner m'y bercer de son crépuscule, je devrais rejoindre le nouvel endroit que mes camarades sont en train d’investir. Incorrigibles esthètes à leur façon, détourneurs d'espaces publics, ils cherchent, à coup sûr, une place où reprendre nos jeux anciens et le moyen de nous le faire savoir. Pour remplacer notre morgue, il faut une zone frontière, où les gens de la ville ne seront déjà plus chez eux, et ceux de la banlieue pas encore dans leurs cités. Cet endroit, peut-être déjà trouvé, dont en tout cas je ne vous dirais rien ici, est né de la ville et momentanément abandonné par elle. Vaste, chaotique, l'endroit comporte plusieurs scènes, plusieurs plateaux, de multiples points d'accès et de paliers successifs qui convergent vers son centre. Espace ouvert, vivant au rythme des intempéries, avec des recoins, des abris de fortune et des paravents symboliques. C'est un lieu de squatters, de convergence des paumés, des sans papier, sans droit, de ceux qui ont de bonnes raisons de vouloir se cacher, galériens ; c'est aussi un lieu de passage, lieu de l'inconfort absolu, impossible, lieu de l'ombre et de la transgression, du passage entre le jour et la nuit, ou la nuit et le jour, entre la tôle et la liberté, la liberté et la tôle, le commissariat et le prochain délit ; la misère et les rêves de gloire. C'est un lieu sale où nul, pour nulle raison, ne pourrait s'accommoder plus de quelques heures. Car c'est un lieu de halte passagère, où reprendre son souffle, où perdre espoir, un lieu où vouloir, où ne plus rien savoir, où attendre, où perdre, où ne plus être seul, où croiser ses exactes semblables, et où, pour nous, jouir avec eux.

*

J'y retourne. Il a neigé hier, le sol habituellement boueux craque et crisse sous mes bottes coquées. Les ronces ont perdu leur feuillage, la végétation n'est plus qu'une trouée de barbelé, une sorte de cœur qui saignerait si de surcroît le froid ne le figeait. Il est bien tard, comme à mon accoutumé, et j'ai bien bu aussi ; le motif officiel de la déambulation sera, comme souvent, de m'offrir un répit pour dessaouler et ne pas faire tourner aux couleurs de l'arc en ciel le ballon que des flics zèles auraient la mauvaise idée de me présenter. Une tristesse quadragénaire tassée et même un peu mesquine s'émeut à mon approche, elle peut toujours rêver, l'absence et la désolation n'est plus à la joie du corps, mais juste à son angoisse. Je veux râler de rage et non de solitude désespérée. Il n'aura pas ma queue, ni mon foutre n'ira reblanchir les restes de neige. Je me roule un clope, je le fume immobile, imbibé et rêveur, et, oui, je dois le dire aussi, un peu triste.

Imbibé encore, cet autre soir, cet hiver (mais bons dieux que l'on a froid ici), imbibé et surtout fatigué, je suis là le cul mal posé contre la rambarde de métal gelé, en haut de la rampe aux pavés déchaussés qui descend à la morgue. Là-bas, en bas, je ne me souviens plus bien mais j'ai sûrement dû me faire " jeter " par un corps sombre plus jeune que le mien, plus arrogant et avec moins de colère au ventre. Et c'est sans pour cela que je suis remonté, tremblant sûrement, et je me suis roulé un clope.
Il est venu vers moi finalement, cet autre sans âge que j'avais déjà vu ; non, pas exactement ; en fait, il m'a alpagué de loin, posant indistinctement la question que je savais, mais que je ne pouvais pas entendre. Nous nous sommes approchés, il avait froid lui aussi, il disait vouloir une " tige ", une vrai, de celles qui font que l'on recrache de la fumée par la gueule. Je lui ai donc roulé un clope, le bref temps de comprendre, sans qu'il le dise, qu'il vendait son corps, pour au minimum une nuit au chaud et, au mieux, quelques billets assurant l'ouverture de son cul sur un corps en débandade. Oui, vous, vous ne le savez pas bien sûr, mais la vie est dure pour qui n'a plus vingt ans, pour qui a froid et dans la tête un petit pois qui ne fait pas bander.

L'homme qui nous a rejoint en fin de repas hier au soir, à la maison, l'homme est noir comme l'est la nuit, noir comme l'avenir aussi laissé par nos dirigeants et industriels au continent africain. Il est donc noir, il est aussi africain. Il passera la nuit dans mes bras, ou moi dans les siens, comme vous voudrez ; nous nous aimerons au coucher et au réveil.
Pour la première fois il y a huit mois, sans nous être rien dit de nous, nous étions à demi dévêtu allongé dans le soir tardif sur le sol rocailleux juste derrière la morgue. Je me souviens les cailloux et les sables incrustés sur mes fesses, mes cuisses, mon dos ; c’est le début de l'été parisien, il fait calme et il fait bon. Ensuite nous avons parlé, légers, riants ; dans le soir sa voix riait.
Depuis nous n'avons presque jamais dérogé à la symbolique de cette première baise là, renouvelée dans le confort de nos chambres respectives ; moments du corps (dois-je vraiment préciser ici que son corps est l'exacte copie d'une sculpture, charpente de danseur, peau impeccablement tendue, d'une douceur déroutante) complétés de l'apprentissage et du respect de nos vies engagées par ailleurs.
Bien plus souvent, j'ai rencontré "par hasard" des amis, anciens amants ou collègues de la lutte contre le sida, contre l'homophobie, et tous autres combats politiques quotidiens et perdus, que je ne me suis "fait" des amis ou relations dans ces lieux.

Cette autre fois, l'homme est un géant, il peut avoir trente ans tout comme la cinquantaine bien tassée. C'est, pour ce que j'en comprends, un mélange classique d'homme d'affaires à responsabilités, d'homme social à réseaux et connaissances, et d'ancien étudiant sportif qui s'entretient. Je n'ai pas prêté attention à ses mains, dommage, il pouvait pourtant tout à fait être marié. Il sait pourquoi il est là, il prendra son temps, infiniment doucement, et mettra sa queue impressionnante au creux de mon ventre, et de ses mains larges il me retiendra longtemps comme un enfant qui sans cesse manque de tomber. Il me dira avec un sourire intrigué dans la voix, et n'en dira pas plus, après une étreinte incroyablement longue dans ce froid qui nous mord : tu as fait un ramdam à rameuter tout le quartier. Moi qui pourtant était sûr d'avoir à peine soupiré !

Celui-ci peut avoir mon âge, mince et longiligne ; sa peau est mi-sombre, son corps raviné. Une épaisse tignasse crépue et drue cache sa nuque. Il s'offre immédiatement de dos, me dis que si je cherche une fille, ça n'est plus la peine de chercher. En effet, je cherche un garçon … je mets du temps à comprendre, je suis lent en ce genre de jargon hétéro. Et précisément parce que je n'enclenche pas, ça l'excite ; sa peau dorée emporte mon adhésion. Et ça dure, mon dieu, pire qu'un train de banlieue. Je change plusieurs fois de capote, j'y arrive, je n'y arrive plus, j'y arrive à nouveau, bon sang comme je m'emmerde. Les quelques bribes de mots qu'il lâche sonnent de plus en plus en crécelle grasse à mes oreilles. Une fois encore je me retire, enlève la capote …ma queue ne veut plus rien savoir. Je m'en sors avec une parole rieuse de grand-frère, remonte mon fute, me rhabille. Au moment de partir, un dernier regard me fait l'apercevoir accroupi deux mètres plus loin, le visage congestionné, en train de chier. Je rejoins ma moto, amer, insatisfait et las.

Une autre fois, il est noir encore, il semble très seul et joue beaucoup de son envie de ne plus l'être entre mes bras ; une autre fois, il vient de la sale banlieue, il en a l'accent, m'insulte et voudrait me cogner tant il a honte de lui ; une autre fois je déambule en vain une bonne partie de la nuit et suis lourd en rentrant me coucher ; une autre fois je retrouve un corps qui m'a enchanté et m'enchante à nouveau ; une autre fois nous sommes quatre en moyenne avec pas mal de turn-over et le " risque ", fâcheux compagnon, est avec nous, on en amuse, je m'en amuse aussi autant que cela me brûle les ailes – De notre mal personne ne s'en rie ; Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre - ; une autre fois, il est plus jeune que moi, fragile et frêle, son corps ne répond à rien, je comprends mais un peu tard, il veut du pognon et rien que cela pour quelques grammes d'une mauvaise dope, sa descente aux enfers me panique, comment frapper, pourquoi frapper, c'est lui qui lance la danse, on en ressort tous deux amochés, il a pris la fuite, je me retrouve seul, essoufflé, plein de cet effroi véritable, du sang sur les mains, du sang au coin de la gueule ; une autre fois un groupe semble bien fonctionner, cela me plait, je m'approche déjà au garde-à-vous, et je me fais jeter ; souvent il est plus jeune que moi, au look viril, une démarche et une attitude typiques de notre banlieue nord et il me jette ; plusieurs fois, le même, il a l'accent du bled et porte une djellaba sur son corps nu et sombre, d'un seul geste il remonte son costume, efficace ; parfois il est blanc et pour ce seul motif je ne lui réponds pas et le jette s'il insiste ; mais le plus grand nombre de ces corps m’apaise et m'aide à m'endormir.

*

Faut-il à présent, pour finir, que je vous dise vraiment, où se situe cette jouissance dans l'organisation de nos vies ? À fleur de peau ! Vous saisissez ? À la surface du corps et dans l'exacte épaisseur du derme. C'est une jouissance frontière entre mon désir intime d'en jouir chez moi, ou en tout autre lieu où je me sens de plein droit, et là où mon désir a l'envie de s'exprimer. C'est une jouissance de surface dans ma vie, qui fait le lien entre l'important et le futile, le durable et l'éphémère, c'est une jouissance qui forme mon attitude, c'est une posture Morale qui perdure et cœxiste quels que soient celui et ceux qui partagent ma vie, de même que mes temps de solitude du corps. C'est l'endroit, et donc le lieu où la jouissance fraternelle me permet d'assumer mon appartenance à la grande confrérie des hommes, des hommes entre eux, mais des hommes et des femmes aussi qui recherchent sans relâche le sens humain de la jouissance qui nous départage de la bête à pondre et cherchent dans le même temps le droit naturel des accouplements instinctifs. Ce qui de l'animal fait l'humain, et de l'humain revient à la case départ. C'est une jouissance qui permet à mon corps de vivre en tant que simple corps et libère un espace pour chercher plus durement, plus âprement, où et comment devenir cet homme en paix qui de la joie fasse sa liberté.

Mais j'aime aussi ce lieu, parce que j'y aime ses paumés dont je suis, que la nature connaît et que vos villes refusent. Ils ne m'excusent en rien, de rien, ils m'assurent seulement de notre différence d'avec vous, toi, lecteur du hasard que je ne recroiserai pas. Bien sûr que nous sommes vieux et moches, lui le paumé, moi le nanti, lui qui croyait au ciel, moi qui croyait au cul, lui qui a froid et moi qui ai froid de même, nous sommes cette beauté traînante au côté de vos clubs et que vous vomissez. Nous vous savons, nous ne vous gênerons pas. Le soir est mort sur la ville, elle s'appelle Rome, Paris, Londres, Caen, Bamako, Zagarolo, Rostock ou bien Nulpart, le soir vous a endormi et nous nous tenons éveillés, insatisfaits de ce sort-là réservé à l'humanité en guerre contre son animalité. Nous sommes le ventre ouvert de ses femelles en malheur d'enfant, nous sommes le rêve des dieux, que votre principe divin a tué, où le père pour coucher avec le fils a besoin de l'esprit, ou le prophète pour lever des armées bâche les femmes qui le dégoûtent, où l'Innommable fait inventer à l'Hystérique, bien haut et seul sur le Sinaï, les lois de l'immuable temporalité. Les flics qui veillent sur votre calme sécurité, les flics ne vont pas tarder à nous mettre en cabane et à nous tabasser. Mais cela je le sais, vous n’en avez rien à foutre.

*

Donnez-moi du vin pour supporter leur bêtise. Donnez-moi du vin pour savoir pourquoi d'être né je meurs. Donnez-moi du vin, vous appellerez ainsi ma souffrance ivrognerie et ma mystique déchéance ; donnez-moi du vin puisqu'aucun parmi vous ne peut payer mes gages. Donnez-moi du vin de quoi noyer l'impuissance. Donnez-moi ce vin qui fait taire la jouissance, laquelle crie votre imposture et puis fermez ce livre qui vous brûle les mains dans le même temps que je m'y abîme.

Nous aimons, nous ne sommes pas les seuls, mais nous aimons bordel, nous aimons là où ça vous emmerde et c'est la preuve de nos amours.

So long...

Eudes Panel, hiver 2002-03 - Pour Jacques Waynberg

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